Les producteurs de lait de brebis du syndicat basque ELB ont occupé ce mardi la fromagerie Agour à Hélette pour réclamer le respect des accords interprofessionnels.

L'occupation se poursuivait mardi soir, tandis que les véhicules de la gendarmerie se faisaient plus nombreux. Aucune discussion n'a été possible avec le gérant de l'entreprise qui a sollicité les services d'un huissier pour faire constater l'occupation.

Les producteurs de lait de brebis réclament "le respect des accords interprofessionnels et notamment la baisse des volumes de lait importés dans la zone Ossau Irati pour ne pas fragiliser les exploitations locales", explique ELB.

"Nous ne pouvons plus tolérer ces volumes d'importation de lait à prix réduits, qui vont rapidement casser notre prix du lait, alors qu'ils serviront aussi à faire du fromage qui sera vendu avec notre image, avec l'image des bergers basques et béarnais", ont déclaré ce midi les représentants ovins d’ELB.

Les principaux importateurs de lait sont Agour, Onetik et 3A (Chaumes dans une moindre mesure). Les deux premières laiteries importent environ 2 millions de litres, 3A de son côté transforment dans la zone près de 4.5 millions de litres provenant de Lozère. Le lait d’import se négocie entre 720 et 750 euros/1000 litres.

Les producteurs ont interpellé l'administration en l'avertissant de l'action et en demandant qu'elle fasse respecter les accords. ELB a également appelé la FDSEA à rejoindre la mobilisation des producteurs de lait de brebis.

"Nous exigeons une interprofession lait de brebis forte, qui rassemblera laiteries, livreurs de lait et producteurs fermiers, et qui mettra tout en oeuvre autour de l'appellation d'origine Ossau Iraty, pour assurer l'activité de toutes les fermes de nos villages et de tous les emplois salariés de cette industrie laitière", a fait savoir ELB.

L'occupation n'a pas été du goût des propriétaires de la fromagerie. "Aujourd'hui on s'en prend au plus petit, au plus faible et au plus local des fromagers : c'est lâche et c'est méprisable," dénonce la Scop Agian dans un communiqué. "Ce n'est pas en utilisant de telles méthodes que le dialogue pourra s'améliorer". Avant de conclure : "Si ce blocage continue, nous sommes en danger de mort."